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Alger, 1956. Fernand Iveton a trente ans quand il pose une bombe dans son usine. Ouvrier indépendantiste, il a choisi un local à l'écart des ateliers pour cet acte symbolique : il s'agit de marquer les esprits, pas les corps. Il est arrêté avant que l'engin n'explose, n'a tué ni blessé personne, n'est coupable que d'une intention de sabotage, le voilà pourtant condamné à la peine capitale. Si le roman relate l'interrogatoire, la détention, le procès d'Iveton, il évoque également l'enfance de Fernand dans son pays, l'Algérie, et [...] s'attarde sur sa rencontre avec celle qu'il épousa. Car avant d'être le héros ou le terroriste que l'opinion publique verra en lui, Fernand fut simplement un homme, un idéaliste qui aima sa terre, sa femme, ses amis, la vie - et la liberté, qu'il espéra pour tous les frères humains. Quand la justice s'est montrée indigne, la littérature peut demander réparation. Lyrique et habité, Joseph Andras questionne les angles morts du récit national et signe un fulgurant exercie d'admiration.
La semaine précédant l'annonce officielle des résultats, il fait savoir, par son éditeur et à la demande privée de l'Académie Goncourt, qu'il refuse de se rendre à Paris, afin de signifier son refus de participer à la sélection. Malgré cela, l'Académie lui décerne le prix[2] – Joseph Andras envoie une lettre à l'Académie Goncourt pour décliner le prix et sa dotation, justifiant sa décision en déclarant que « la compétition, la concurrence et la rivalité sont à [s]es yeux des notions étrangères à l’écriture et à la création[6] ». Cette démarche, relativement inhabituelle[Note 2], conduit certains médias à penser qu'il s'agirait d'un romancier déjà célèbre, sur le modèle Gary/Ajar[6],[7],[8],[9]. À la suite de ces interrogations, Joseph Andras accorde des entretiens à L'Humanité et au supplément littéraire du quotidien de BeyrouthL'Orient-Le Jour dans lesquels il explique ses motivations et son travail de romancier pour saluer la mémoire de Fernand Iveton ainsi que, à nouveau, les raisons de son refus du prix : « Je ne pouvais l’accepter, par simple souci de cohérence, et laisser s’"institutionnaliser" ce récit et les idéaux portés par les personnages. [...] Je vis en Normandie, au calme, je ne connais pas le milieu littéraire et parisien, ne souhaite pas en savoir plus et tiens plus que tout à me concentrer sur mes prochains textes »[10],[11],[12].
Une seule photo de lui est connue. Il indique qu'il se tient volontairement à l'écart des grands médias, préférant se consacrer à la litterature[13].
Ils se sont connus sur les toits. Latuile était couvreur. Minou-Bonbon était chat de gouttière et vagabond. Très vite, les deux larrons se découvrent une passion en commun : la passion des bonbons. Ils en mangent ensemble des années durant. Puis, quand ils sont trop âgés pour monter sur les toits, ils mâchonnent des caramels mous sur le pas de leur porte en regardant passer les gens. Un jour, quelqu'un tue Minou-Bonbon. Quelqu'un l'assassine parce qu'il est trop gourmand... Qui a tué Minou-Bonbon ? est un récit dense, enfiévré, [...] une tempête ! Le crime particulièrement lâche et odieux qui y est perpétré suscite une émotion énorme chez un jeune garçon. Joseph nous la décrit avec passion. Nico découvre la mort et l'injustice. Le désarroi l'envahit. Mais au lieu de se résigner, le petit garçon se révolte. Très vite, il passe de la tristesse à la rage. Il crie sa colère. Il l'écrit en lettres de sang. Son courroux libérateur se déchaîne. Il ne s'apaisera que lorsque Minou-Bonbon sera vengé. --romat